
Aterter Daul
a ronderem...
Toponymie et Hydronymie, histoire et légendes
dans la Vallée de l'Attert et alentours
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Éléments historiques
Nous nous basons sur des éléments historiques, résumés brièvement ici pour proposer une approche logique de l'origine des noms de sources, villages, et autres lieux-dits de notre belle vallée.
Rappelons que des éléments linguistiques Indo-européens se retrouvent dans les parlers celtiques latins et germaniques et ont été préservés jusqu'à nos jours.
Des Teutons et des Tudesques passent le Rhin entre les années -200 et -130. Les Teutons prennent possession de tout le territoire formé par l'actuelle Belgique et une grande partie de ce qui est aujourd'hui le Nord de la France. Ces invasions sont commentées par Jules César dans La Guerre des Gaules (Commentarii de Bello Gallico, t2 chap.4). Jules César mentionne aussi avoir vaincu dans notre région en -58 des Celtes germaniques (qui étaient déjà indigènes depuis de longue date) qu'il a qualifiés de Trévires, c'est-à-dire de la région de Trèves.
Ceux-ci, en partant de la région du Rhin (Rhein) avaient remonté la Moselle (Mosel) et les rivières s'écoulant dans la Moselle jusqu'à leurs sources (et bien au-delà). Ces Celtes sont à l'origine des noms de la plupart de nos cours d'eau.
Les Romains forment par la suite, avec les Germains, l'Empire Gallo-romain ce qui explique l'influence importante du latin sur les toponymes locaux.
Les Mérovingiens, au 3ème siècle, envahissent la région et repoussent l'occupant romain.
Les Francs (Franken), un autre peuple germanique, ont suivi cette invasion quelques 200 ans plus tard. Vers 580, le chroniqueur Grégoire de Tours parle d'un peuple de Pannonie qui aurait remonté le Danube puis se serait installé sur les bords du Rhin, pour ensuite envahir la Gaule, les Francs. Ils vénéraient la nature, notamment les sources, les arbres et les rochers. Leurs rites se déroulaient soit autour d'un arbre sacré, soit au sommet d'un rocher ou colline, soit encore au fond d'une caverne.
De nombreux lieux de culte chrétiens ont été installés sur d'anciens sites sacrés Celtes ou Francs, dans notre région également.
L'influence linguistique de ces envahisseurs fait que la langue populaire dans la région d'Arlon, de la Moselle et au-delà n'est pas une langue romane, mais une langue germanique : le francique mosellan (désignation officielle de la langue luxembourgeoise actuelle).
C'est ainsi que la grande majorité des toponymes d'origine (surtout les lieux-dits) sont en langue francique luxembourgeoise et que les toponymes d'origine latine sont germanisés progressivement.
Parmi les Francs célèbres, citons Clovis Ier, (voir ouvrage de l'arlonais Godefroid Kurth :Clovis, le fondateur, Paris, Éditions Tallandier, 1896, réimpr. 2000, ISBN 2-235-02266-9), et vers les années 600-700 Pepin de Herstal et son fils Charles Martel, ce dernier serait né près de Lottert selon la légende du Château de Bress (Bresserschlass), puis bien sûr Charlemagne, qui fonda la dynastie des Carolingiens.
En 804, Charlemagne déporte un très grand nombre de Saxons et les fait s'établir dans notre région. C'est ainsi qu'une partie de leur vocabulaire se retrouve dans la langue luxembourgeoise, ainsi que dans la langue anglaise (anglo-saxons) tout en étant différent de l'allemand moderne.
Exemples:
Lux Anglais Allemand Français
Ham ham Schinken jambon
Kaap kap Mütze casquette
Remarque :
Des légendes locales évoquent la période romaine, notamment la légende de l'empereur Titus, et la période franque, dans la légende de Charel vu Bress.